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Les universités néerlandaises face au risque de perte des étudiants chinois en doctorat

Les universités néerlandaises sont confrontées à une pression croissante pour anticiper la perte potentielle d’étudiants en doctorat chinois, suite à un rapport mettant en garde contre les risques géopolitiques associés à leur collaboration.

Commandé par le gouvernement et publié par l’Institut Clingendael, ce rapport souligne les préoccupations croissantes quant à une éventuelle cessation totale de la recherche avec la Chine, comparable à la rupture des liens entre l’Europe et la Russie après l’invasion de l’Ukraine.

Les inquiétudes portent notamment sur le programme de bourses du gouvernement chinois, le China Scholarship Council (CSC), qui finance de nombreux étudiants en doctorat dans les universités néerlandaises. Les craintes sont multiples : risque de transfert de connaissances indésirables, interférences étrangères potentielles et dépendance aux financements chinois, exposant ainsi les institutions de recherche néerlandaises à des pressions politiques et à des développements géopolitiques impliquant la Chine.

Plusieurs universités aux Pays-Bas ont déjà suspendu leur collaboration avec le CSC en raison de ces préoccupations, rejoignant ainsi des institutions en Allemagne, en Suède et au Danemark qui ont pris des mesures similaires. Cette décision découle des inquiétudes exprimées par les services de renseignement néerlandais concernant la sécurité des connaissances, la Chine étant considérée comme la principale menace dans ce domaine.

Malgré le nombre élevé d’étudiants en doctorat du CSC aux Pays-Bas, le rapport Clingendael conclut que la dépendance des institutions néerlandaises à leur égard reste limitée. Cependant, il met en lumière certaines facultés et départements présentant un risque accru de dépendance, incitant ainsi les universités à diversifier leurs sources de financement.

En dépit de ces préoccupations, la collaboration avec les étudiants en doctorat du CSC est souvent perçue comme bénéfique. Ils contribuent significativement à la production scientifique, comblent les lacunes de talents et facilitent la coopération avec la Chine. De plus, leur accès aux institutions de recherche chinoises renforce la position des Pays-Bas dans des domaines scientifiques clés.

Toutefois, le rapport met également en garde contre les risques potentiels de transfert de connaissances indésirables et de dépendance financière accrue. Certains critiquent également le manque de transparence dans le processus de sélection des étudiants du CSC et soulignent la nécessité de renforcer la sécurité académique.

Face à ces défis, les universités néerlandaises s’efforcent d’améliorer leur sécurité de la recherche et de formuler des plans de contingence en cas d’interruption soudaine de la collaboration avec la Chine. Cette initiative vise à renforcer la résilience des institutions universitaires néerlandaises face à d’éventuels chocs géopolitiques futurs.

L’Europe dans son ensemble, et les Pays-Bas en particulier, se trouvent à un carrefour critique dans leurs relations avec la Chine, et les décisions prises aujourd’hui pourraient avoir des répercussions majeures sur l’avenir de la collaboration scientifique internationale.

Source: Universities urged to plan for loss of China’s PhD students (universityworldnews.com)

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